YUASA Mai

Pourquoi Les Pestiférés de Scio ? : la carnation des Grecs dans les Scènes des massacres de Scio d’Eugène Delacroix

Abstract

Eugène Delacroix présente au Salon de 1824 une peinture d’histoire intitulée les Scènes des massacres de Scio, dans laquelle on voit les Grecs blessés, victimes de la guerre d’Indépendance grecque. Pour analyser la controverse concernant ce tableau, nous nous arrêtons sur une expression de Charles Baudelaire : Les Pestiférés de Scio. Les critiques contemporaines montrent que la raison pour laquelle on a pris l’œuvre de Delacroix pour celle qui représentait la « scène de la peste » repose sur la carnation des personnages. 

Delacroix, tout en effectuant ses recherches sur les peintures de Rubens, n’a pas du tout négligé l’étude du nu d’après le modèle vivant, recommandée à l’École des Beaux-Arts. Ses académies témoignent de son intérêt vif pour les formes et les coloris de la chair. En outre, il a été attiré par la carnation du « mulâtre ». Ensuite, pour achever son tableau, l’artiste a choisi un procédé d’ébauche au lieu de celui de fini. En bref, Delacroix s’est livré, entre autres, avec passion à la représentation de la carnation de ses personnages. Sans écarter la « saleté » de la chair, il n’a cessé de fixer son attention sur la peau, les muscles, les veines et même les pouls. On peut conclure que pour rendre « réels » les personnages des Massacres de Scio, Delacroix a accordé une grande importance à la représentation de la peau humaine. 

Mots-clefs: Eugène Delacroix, peinture d’histoire, guerre d’Indépendance grecque, ébauche, procédé de fini

→ Aesthetics  No. 25